L’aéroport de Tarbes-Lourdes au firmament
Lors de sa conférence de presse, Philippe Baubey, Président de Pyrénia, le syndicat mixte qui gère l’aéroport international de Tarbes-Lourdes-Pyrénées annonce que l’année 2023 devrait lui permettre d’atteindre un nouveau record et approcher les 600.000 passagers.
600.000 voyageurs, bien plus qu’un symbole
Atteindre les 600.000 voyageurs est plus qu’un symbole pour la plate forme qui a connu l’une de ses plus fortes progressions de trafic avec + 23,5 % par rapport à 2019, l’année de référence avant la pandémie et de + 50% par rapport à 2022.
Cette forte croissance est essentiellement liée au très fort développement de l’international et c’est une « excellente tendance » constate Raphaël Benazeth le directeur de l’aéroport. Le low-cost international représente 56 % de tous les mouvements de passagers pour les seules lignes avec la Belgique, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la Pologne, Malte, l’Italie, progression qui devrait encore se renforcer notablement dans les années à venir.
L’aéroport confirme ainsi sa seconde place derrière Toulouse-Blagnac et son fort potentiel charter et avec une importance vitale dans le désenclavement de la Bigorre dont il est à noter que 80 % de ses passagers atterissant séjournent en Hautes-Pyrénées.
La ligne sur Paris répond à un réel besoin avec 160.000 passager sur l’année
Par ailleurs l’obligation de service public (OSP) de la ligne via Paris-Orly assurée par la compagnie espagnole Volotea draine quelques 160.000 passagers sur l’année alors qu’ils étaient 126.000 en 2019, soit une hausse de 28 % du trafic avec de surcroît un taux de remplissage de 80 % de l’appareil Airbus A319 d’une capacité de 156 sièges.
Volotea a installé sa base sur l’aéroport, l’aéronef y est parqué et ses mécaniciens, personnels commerciaux ainsi que l’équipage vivent en Hautes-Pyrénées, ce qui représente 31 personnes donc 31 familles de plus qui participent activement à l’économie locale.
De cette présence effective sur notre territoire, Volota à un taux de réalisation de ses vols de 98 % ce qui est une performance remarquable dans l’aérien. Cela veut dire concrètement pour les passagers que les avions partent et à l’heure.
Autre avantage et non des moindres, la base Volotea permet d’adapter et d’étendre la saison, notamment l’hiver. A titre d’exemple, pour la période des vacances de Noël et de fin d’année, Volotea propose une offre complète de vols au départ de Tarbes-Lourdes sur Naples, Palerme, Catane, Strasbourg, Rome.
De son côté Ryanair n’est pas en reste proposant des vols hivernaux sur Londres, Milan et Rome.
Cette obligation de service public est essentielle pour le territoire enclavé, car il faut 5h20 en train pour rejoindre Paris, Tarbes étant avec Nice la ville la plus éloignée par le ferroviaire de la capitale.
C’est là un véritable écosystème insistent le Président Baubay et Philippe Guyot, directeur de Pyrénia, la zone aéroportuaire représente plus de 3500 emplois dont 270 chez Tarmac, leader du démantèlement d’aéronef qui recycle un/quart de la flotte aéronautique européenne sur son site bigourdan, sans oublier les 1900 salariés de l’avionneur Daher qui produit à Tarbes les célèbres TBM, un mono propulseur héritier de Morane-Saunier, dont le dernier en date, le TBM 600 va sortir des chaînes pyrénéennes à plus de 65 exemplaires cette année, pour être vendu partout dans le monde.
Les retombées économiques de l’aéroport sont estimées à 92 millions d’euros entre les activités de montagne toutes saisons et les rotations de pèlerins à Lourdes.
Pour l’aéroport de Pau, le concurrent c’est le TGV et pas l’aéroport de Tarbes.
Au Président Baubay de rappeler alors lorsque l’on lui pose la question de la pérennité de deux aéroports distants de moins de 50 km « j’en ai assez de cette mise en concurrence avec Pau. Ce sont des façons tout à fait différentes de travailler et les manières de se déplacer qui changent. Paris est à 4h15 de Pau, alors s’il y a bien un concurrent à l’aéroport de Pau ce n’est pas celui de Tarbes-Lourdes mais c’est la SNCF».
Et il s’empresse d’ajouter « d’ailleurs le taux de remplissage du vol Tarbes-Paris est de 80 % et il n’a pas évolué avec la diminution par deux de la desserte parisienne par la compagnie Trasavia qui ne s’est pas reporté sur Tarbes… Paris par TGV modifie beaucoup les comportements. D’ailleurs Air-France, pour les mêmes raisons se désengage de sa liaison par navette entre Toulouse-Blagnac et Orly à l’horizon 2026 ».
Il insiste sur le fait que Tarbes-Lourdes est dimensionné pour accueillir en tant que de besoin quatre charters en simultanés ce qui n’est pas le cas de Pau qui est un aéroport d’affaires.
Pour 2024, l’objectif est de stabiliser l’offre avec des évolutions plus que probables pour 2025 pour apporter de nouvelles lignes sur les Pyrénées, tant déjà les liaisons Cracovie, Naples, Londres fonctionnent pleinement.
L’aéroport a aussi une exception, il ne fait pas appel à de la sous traitance sinon pour le nettoyage et l’avitaillement. Mais pompiers, sûreté, service bar et mise à bord, brasserie, trafic de piste et même une agence de voyage implantée dans le hall sont des services qui dépendent de la Société Publique Locale des Aéroports Régionaux de Tarbes-Lourdes qui compte 150 salariés équivalent temps plein.
Ce succès de l’aéroport est le fruit de l’implication de tous les partenaires publics, de la CCI à la Région en passant par le Département et l’Agglomération.
D’évidence l’aéroport de Tarbes-Lourdes, doté d’une très longue piste de 3000 mètres qui fait de lui un site de délestage pour Toulouse-Blagnac mais aussi d’autres nombreux aéroports du Sud-Ouest de la France et du Nord-Ouest de l’Espagne, disponible en tant que de besoin H24 à devant lui un bel avenir, tant il demeure un élément économique majeur et une plate-forme incontournable pour la desserte du Sanctuaire de Lourdes mais bien au-delà des vallées Hautes Pyrénéennes.
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