La laïcité, ce n’est pas un dogme mais une neutralité qui défend l’égalité

On aurait pu intituler cette chronique, de façon un peu provocante « la laïcité pour les nuls » ou de façon plus iconoclaste « le petit bréviaire de la laïcité » pour le sens originel du mot bréviaire, mais finalement dire que la laïcité, ce n’est pas un dogme mais une neutralité qui défend l’égalité est aussi simple !

D’autant que le rappel n’est pas vain tant la laïcité est parfois devenue à dessein un dogme abstrait brandi à tout-va, pour prouver son attachement à la République en lui prêtant des pouvoirs qu’elle n’a pas, ou pour s’en prendre à une religion afin de l’exclure du champ républicain.

Cette instrumentalisation suscite la méfiance voire le rejet envers la laïcité et la République universaliste qu’elle incarne.

En parlant trop et mal de la laïcité, on abîme ce principe républicain dont nous avons pourtant plus que jamais besoin face à certaines fragmentations de notre société.

Revenons donc aux bases, pour rappeler ce qu’est la laïcité et finalement et surtout ce qu’elle n’est pas et enfin comment on peut lui redonner dans la mesure du possible tout son sens dans notre quotidien :

La loi de séparation des Eglises et de l’État du 9 décembre 1905 pose les principes de la laïcité, qui prend ses sources dans les Lumières de la Révolution française.

Son article 1 « assure la liberté de conscience » et la liberté de culte, dans le respect de « l’ordre public ».

Pour être encore plus clair, cela veut dire que l’on a la liberté de croire ou de ne pas croire, et si l’on est croyant, la liberté de pratiquer sa religion dans le respect des libertés – et donc croyances éventuelles, doutes ou absence de croyance – d’autrui.

Quant à son article 2 il rappelle que la République « ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».

Et que l’on ne nous rétorque pas que la France est un pays chrétien car l’histoire ancienne et fondatrice judéo-chrétienne de l’Europe et donc de facto de la Gaule avant le traité de Verdun de 843 et de la France ensuite, qui ne fait pas débat n’a néanmoins rien à y voir là dedans, la laïcité, c’est défense d’une société devenue depuis multiculturelle, diverse et polyglotte qui porte dans le respect de tous et de chacun la neutralité et l’impartialité de l’Etat à l’égard de toutes les religions.