
Le secrétaire d’État à la Mer Hervé Berville confirme la fin, le 15 octobre prochain, du soutien financier de l’État octroyé aux pêcheurs pour l’achat du gazole. Les patrons pêcheurs perçoivent actuellement une aide de 20 centimes par litre de gazole plafonnée entreprise par entreprise.
Pour les armements, le coût du carburant représente environ 40 % de leur chiffre d’affaire.
Après le plan de sortie de flotte post-Brexit, portant la perspective sombre de voir des dizaines d’embarcations partir à la casse, qui rendait déjà morose les marins, cette annonce fait l’effet d’une lame de fond dans le microcosme de la pêche.
Combien d’équipages sacrifiés ? Car ne l’oublions pas derrière tout cela, il y a des femmes et des hommes dont la vie de père en fils et fille gravite autour de la pêche. A raison de cinq marins par embarcation et autant d’emplois à terre, l’alarme est tirée.
Joint au téléphone ; Etienne Larzul un « vieux » marin qui a près de cinquante ans de navigation derrière lui, ailleurs ancien « patron » du canot de sauvetage SNSM du Guilvinec, port du Finistère Sud, nous dit, avec sa voix qui laisse transparaître sa colère froide : « Aujourd’hui c’est le marché qui prévaut au lieu de l’activité et de l’emploi. Il faut en finir avec un système économique qui privilégie la pêche industrielle à l’intérêt des marins…La fin de l’aide au gasoil, ça va tuer la pêche artisanale et nos jeunes qui déjà souffrent tellement des conditions de ce métier, là se sera la fin ».
Et d’ajouter que nombreux sont ceux qui refusent la fatalité et commencent à nouveau à s’organiser pour défendre leur avenir et celui de la pêche.
Photo Alain Mila 2022
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