Le Maroc attend probablement qu’un jour la France s’excuse

Pourquoi le Maroc reste sourd à l’offre d’aide de la France ?

Dans sa conquête effrénée et colonialiste du continent africain, et notamment en Afrique du Nord, au début du 19 ème siècle, après son invasion de l’Algérie le 14 juin 1830,  la France convoite le Royaume du Maroc. Pièce manquante à son puzzle de l’AFN, la fameuse Afrique Française du Nord.

Mais contrairement à l’Algérie, le Maroc n’a pas pu être monopolisé par la France en raison des colonies espagnoles déjà présentes sur le territoire Chérifien.

Alors que le Maroc devenait la cible de plusieurs pays européens, la conférence internationale d’Algésiras fut un moyen d’apaiser les tensions naissantes entre ces pays colonialistes, ayant comme finalité d’essayer de trouver un compromis international.

France et Allemagne veulent prendre possession du Maroc. En 1908 Moulay Abdel Hafid devient le monarque en succédant à son frère Moulay Abdel Aziz qu’il détrône. Moulay Hafid Aziz fait alors appel à la France pour conforter son pouvoir. Mais l’intervention militaire française provoque la réaction des Allemands qui la considèrent comme une infraction à la conférence d’Algésiras. Le 1er juillet 1911 l’Allemagne qui souhaite limiter l’expansion française au Maroc envoie une canonnière à Agadir, ce qui fait renaître les tensions franco-allemandes et creuse la rivalité entre les deux pays. La France profite alors de cette tension pour amplifier ses actions pour s’emparer du Maroc à l’instar de l’Algérie.

Signé le 30 mars 1912, le traité de Fès marque le dénouement d’une série de tensions opposant la France à l’Allemagne. Après de longs conflits sur la question du Maroc, les deux pays trouvent un compromis, et c’est le sultan Moulay Abdel Hafid lui-même qui signe le traité permettant l’intrusion des Français dans le Royaume, sous la forme d’un « Protectorat ».

La France s’octroie la possession des territoires marocains notamment le centre du Maroc. L’Espagne de son côté se limite à l’occupation de tout le nord et le Sahara du Royaume. Le Maroc fut alors déchiqueté entre la France et l’Espagne. Tandis que pour l’Allemagne, elle s’est vue obligée de reconnaître la souveraineté des Français et des Espagnols sur les territoires marocains, sans tirer sa part du gâteau.

En 1912, le Maroc est reconnu officiellement sous le protectorat français.

Le général Lyautey en devient le commissaire Résident Général et représentant de la République Française au Maroc.

Le peuple marocain, insurgé, se révolte contre la souveraineté française sur ses territoires. La révolte s’élève ainsi contre les pouvoirs publics marocains et tout le système politique local.

L’insurrection des Marocains face à l’invasion des Français n’est que le début d’une longue série de sédition des Autochtones.

La colonisation française durera des années et ce n’est que le 2 mars 1956 que la France reconnaît le Maroc comme un pays indépendant.

Le souverain conserve alors le titre de sultan qui deviendra celui de Roi sous Mohammed V. L’Espagne reconnaîtra à son tour l’indépendance du pays, le 7 avril 1946.

Aujourd’hui le Maroc est une monarchie constitutionnelle et le roi est le cehf de l’État qui selon l’article 47 de la constitution nomme le Chef du Gouvernement.

Après le séisme au Maroc, la réponse des autorités sur les aides internationales est suspendue au roi Mohammed VI.

Probablement faute de personnalité ou de volonté qui lui auraient permis de s’affranchir de l’histoire familiale, Mohammed VI ne s’est jamais pleinement dissocié de l’autocratique de Hassan II et a fini par épouser le moule despotique créé par son père, même si cela ne cadre pas forcément avec son caractère.

Il y a peut être une sorte de déphasage entre l’homme et la fonction.

Les Marocains le mesurent, au-delà même de toute propagande. Mais Mohammed VI en roi timide, d’apparence humaine, suscite chez les Marocains une forme de contradiction irrationnelle, lui vouant une forme de sympathie. Une sorte de syndrome de Stockholm.

Et face au silence de l’offre de soutien après le tremblement de terre, c’est probablement dans l’histoire que le bât blesse. La France ne s’est jamais excusée de la colonisation du Maroc et des souffrances endurées par le peuple marocain en raison de celle-ci.

Dans une sorte de “mythologie républicaine” la France n’a pas pratiqué son examen de conscience.

Pourtant, ce sujet concerne des millions de Français dont les ascendants ont été victimes de la violence coloniale, malgré ce qu´affirme le “roman national”. Le Maroc l´a subi.

Qui par exemple parle du bombardement de Casablanca, en 1907, attaque française qui a provoqué entre 1 500 et 3 000 morts en deux jours ?

Qui parle de la guerre du Rif qui démarre en 1921 face aux Espagnols mais devant le risque causé par les troupes de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, la France intervient. Lyautey est remplacé alors par un certain Philippe Pétain qui écrase la rébellion rifaine avec une armée largement dimensionnée en artillerie et en aviation qui bombardera les civils, avec des bombes asphyxiantes ?

Qui parle des gaz de chlore, de l’ypérite et du phosgène qui ont ciblé les civils, faisant des dizaines de milliers de morts ? Rappelons que ces armes étaient interdites par les conventions de La Haye de 1899 et 1906 et le protocole de Genève de 1925.

De nombreux travaux universitaires ont étudié ces exactions liées au processus de colonisation au Maroc dont la dénomination officielle de Protectorat, servait à masquer des excès.

Alors face à l’absurdité et l’aveuglement du protectorat, probablement tant que la France ne reconnaîtra pas ses crimes et n’en demandera pas pardon, elle doit continuer à s’attendre à avoir avec le Maroc des échanges tout aussi polis que chaotiques .

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