La 304 Peugeot à papa, l’incroyable talent d’une « 204 rallongée » !

304 S

La 304 à Papa, l’incroyable talent d’une 204 rallongée !

A la fin des années 60, le conservateur constructeur Sochalien, Peugeot dépoussière son offre. Après le succès de la moderne 204, le Lion sort une nouvelle berline haut de gamme, la 504. Mais avec une quatrième semaine de congés payés donnée aux salariés, il faut combler le trou béant entre ces deux segments : c’est aussi d’une berline compacte dont la France a besoin.

Chez Peugeot, on décide tout simplement de bodybuilder la petite 204 et de la transformer en véritable berline pour la petite famille.

La 304 est une nouvelle voiture, ou presque.

Lancée en 1969 elle apparaît comme inédite. A la base Peugeot a pris la caisse autoporteuse de la 204 en l’allongeant de 2 cm à l’avant et de 13 à l’arrière.

La ligne reprend grosso modo les codes stylistiques initiés par Pininfarina sur la 504 avec le fameux regard que l’on disait à l’époque inspiré de Sophia Loren. Ces phares reconnaissables parmi tous, qui caractérisaient Peugeot.

En pratique l’on obtient une 204 avec un plus grand coffre à bagages et cela satisfait tout le monde, et surtout les clients qui y trouvent là une montée en gamme avec plus d’espace tout en en contenant le coût.

Tels mes parents qui remplacèrent dès 1972 leur 204 pour une 304.

Sans oublier les comptables de la marque au lion qui y voient une façon pragmatique de rentabiliser les importants investissements consentis pour l’étude de la 204.

Et le conservatisme affiché par les dernières nouveautés de Peugeot, tranche avec la modernité de leur fiche technique.

Les 204 et 304 sont les premières tractions avant de Peugeot, arbre à came en tête, ainsi que les premières voitures françaises commercialisées avec un moteur transversal. Ces solutions modernes sont complétées par quatre roues indépendantes, gages d’un bon comportement routier.

Les yeux de Sophia Loren. Ici la 304 dans le hall du musée l’aventure Peugeot à Sochaux

La 304 est une voiture saine. Avec ses 65 chevaux et sa boite 4, la 304 en devient assez puissante pour tracter une caravane en ces années 70 où le convoi a le vent en poupe, pour s’installer dès les premiers rayons de soleil, sur tous les campings de France et d’Espagne.

Puis Peugeot fait évoluer rapidement sa machine en y installant pour son haut de gamme, un carburateur double corps. Cette motorisation est affublée en grosses lettres métallisées d’un « S ». Comme chez Porsche et Ford, Peugeot ajouta se « S » telle une promesse d’un moteur plus ambitieux aux performances accrues, « S » comme sport ou « S » comme super.

La 304 S, celle de papa d’ailleurs, blanche, qui gagna au passage un levier de vitesse qui était auparavant « à l’américaine » c’est à dire au volant pour se retrouver désormais au plancher.

Et puis sa vitesse maxi, en cette époque de libertés, fait alors un bond, passant, accrochez vos ceintures, de 145 km/h pour le modèle simple corps à 160 km/h mesurés, s’il vous plaît, sur l’anneau de Montléry par les experts de l’Automobile et autre Auto-Journal pour le double corps de la S.

La mémoire des beaux tableaux analogique avec le compte tours, signe de « sportivité ».

D’un poids mesuré en dessous de la tonne, précisément 915 kg, la 304 S, riche de son 1288 cm³ qui développe 74 chevaux DIN à 6000 tr/min, longue de 4,14m pour une largeur de 1,57m et une hauteur de 1,41 m, fait presque figure d’une voiture qui, pour son époque, a du peps, abattant vaillamment le 0 à 100 km /h en 13,9 secondes.

Un compteur de vitesse gradué jusqu’à 180 !

Confortablement suspendue par ses McPherson à bras tiré à l’arrière, elle freine relativement bien même si elle ne possède des disques qu’à l’avant sur des roues chaussées de quatre 145 SR 14, montes d’enveloppes qui nous paraîtraient bien ridicules de nos jours.

Puis arrivent les 304 Coupé et 304 Cabriolet, pour compléter la gamme dans la lignée de ce que Peugeot avait déjà fait avec la 204.

Sans oublier, le Lion sur la calandre qui adopte une clinquante couleur or, tout comme sur le moyeu de son volant deux branches.

Puis donne l’heure du break, là encore dans la tradition de Peugeot.

A l’heure ou Concorde effectue dans un boucan d’enfer ses premiers vols d’essai au dessus de Toulouse Saint-Martin, la 304, sereine sans être pépère et surtout silencieuse reçoit l’assentiment du public automobiliste, essentiellement masculin dans ces années bagnoles. Le succès est au rendez vous et se sont en tout et pour tout près de 1,2 millions de 204 allongées qui seront ainsi vendues.

Aujourd’hui, rares en occasion, la côte des berlines mesurées, commence sérieusement à frémir, un investissement pour qui en dégote une, après avoir préalablement minutieusement vérifié l’absence de corrosion sur le soubassement, plancher et plus grave longerons.

Le slogan de lancement était «La 304, une voiture sérieuse c’est rassurant, un sérieux moteur c’est excitant ».

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