L’uniforme à l’école, ce vieux miroir (de droite) aux alouettes !

Il ne faut pas confondre l’utilité de l’uniforme dans nos armées avec l’inutilité à l’école.

ELEMENTS DE COMPREHENSION

Les armées ont nécessité d’une identification des forces engagées sur le terrain. Par ailleurs en son sein, l’on peut progresser en fonction de sa formation, de son mérite, de ses expériences et le port de l’uniforme permet le grade et donc la distinction hiérarchisée.

L’uniforme permet donc dans les armées d’appréhender la présence et l’autorité de l’État et du sentiment national.

Alors qu’en est il pour l’uniforme scolaire qui s’est invité en cette rentrée ?

Et bien il n’aurait selon une étude américaine sur laquelle nous allons revenir supra pas ou peu d’impact sur le comportement et l’assiduité des élèves.

Au contraire, il pourrait même contribuer à amoindrir le développement de leur autonomie, de leur « moi ».

Des chercheurs américains dirigés par Arya Ansari, professeur de sciences humaines à l’Université de l’Ohio, se sont intéressés à l’impact de l’uniforme sur l’assiduité, l’anxiété, le repli sur soi, la violence, le sentiment d’appartenance, et autres caractéristiques sociales des plus jeunes. Ils ont pour cela utilisé les données d’une étude sur la petite enfance, basée sur un échantillon national très représentatif de plus de 6.000 élèves.

Et les résultats montrent que le port de l’uniforme à l’école n’a pas eu d’effet sur le comportement des enfants, tous âges confondus, que ce soit en termes d’assiduité, ou de problèmes comportementaux internalisés ou externalisés.

Par ailleurs, important vecteur d’expression de soi pour les plus jeunes, la mode permettrait d’afficher haut et fort son individualité. Chose qui ne serait plus possible avec l’uniforme, commun à tous.

Alors qu’en est il pour l’uniforme scolaire qui s’est invité dans cette rentrée qui masquerait les classes sociales ?

Qui peut sérieusement penser qu’il suffit d’un tee-shirt ou d’un polo pour gommer la classe sociale CSP comme l’on dit d’un enfant ?

L’uniforme comme vecteur de lissage des classes sociales, c’est là une formidable tarte à la crème car l’uniforme d’évidence, 5 polos, 2 pantalons et ainsi de suite, ne sera pas gratuit mais coûtera entre 200 et 250 € neuf.

Or les familles les plus aisées achèteront des uniformes neufs pour leurs enfants pendant que les familles les moins aisées, se passeront de l’aîné au cadet l’uniforme et ainsi de suite qui taillera plus ou moins bien ou bien achèterons celui-ci sur le marché de l’occasion, comme cela se fit un temps pour les livres scolaires.

Il y aura donc du premier coup d’œil une distinction évidente entre celui qui a les moyens de porter un uniforme neuf et propre tous les jours et celui qui porte le même pelucheux et deux ou trois jours consécutifs.

Déjà le SNU interrogeait sur ce besoin « en colonie » de vêtir d’un uniforme les adolescents dont il suffit d’avoir participé à l’encadrement, ce qui fut mon cas, pour constater l’effet « armée Mexicaine » avec ceux qui ont le pantalon trop long, taché, le polo ou tee-shirt dans le pantalon, hors du pantalon qui flotte parce que deux tailles au dessus et ainsi de suite et j’en passe.

N’oublions pas ce vieil adage, qui se vérifiait du service militaire, en matière d’uniforme « il y a deux tailles, soit trop grand, soit trop petit ».

En réalité l’uniforme est un véritable clivage entre la droite qui le fantasme et le promeut, tels les clercs catholiques du moyen âge et la gauche qui préfère que chacun de nos enfants ait la liberté de se vêtir comme il se sent bien, comme il le peut, et cela va sans dire dans les respect des lois de la République et de la laïcité donc sans croix ou crucifix au dessus du tee-shirt, ni autre coiffe ou vêtement à connotation d’évidence religieuse, comme le cadre parfaitement la loi de 2004, dont il suffit – sans pour autant en faire grand bruit – d’essayer de faire application.

Bref, dans un moment ou les citoyens ont besoin de cohésion et d’union autour de valeurs, celles de la République, celles du sport, celle de l’Europe, celle de l’espérance avec des mesures sociales.

Dans un moment où de plus en plus de français ont faim, ou la famille milliardaire Arnault et c’est tout à son honneur, donne 10 millions d’euros de sa fortune aux Restos du Cœur tant la situation sociale tend parfois au désespoir et bien, notre exécutif semble de plus en plus à côté de la réalité et martial.

D’aucuns se rêveraient ils de voir en nous des sujets et non plus des citoyennes et des citoyens libres et éclairés ? Je n’ose le penser.

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