Etre de gauche aujourd’hui et avec qui et comment aller de l’avant?

crédit photo alain mila

être de gauche aujourd’hui et avec qui et comment aller de l’avant?

Au-delà de la polémique liée aux élections sénatoriales, qui il faut l’avouer étant un scrutin de grands électeurs ne passionne en réalité que peu de monde, la question intéressante à se poser, loin des passes d’armes par Twitter, pardon X, interposés entre un Jean-Luc Mélenchon martial dans une posture de diktat puéril et un Olivier Faure qui essaie comme il le peut et de faire revenir le PS dans l’unité sur le devant de la scène, la bonne question est qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui et avec qui et comment aller de l’avant?

Pour le Parti Socialiste, l’année 2022 a été marquée par deux événements essentiels : un score catastrophique de 1,75% lors de la présidentielle et une union, longtemps considérée comme chimérique, avec d’autres partenaires de gauche au moment des législatives.

Si la présidentielle a clairement établi le leadership de Jean-Luc Mélenchon, elle ne doit pas occulter à quel point les considérations personnelles et stratégiques sont déterminantes dans une élection à deux tours et fortement personnalisée. Pour autant, lorsque l’on demande désormais aux Français de quel parti politique ils se sentent les plus proches, autant citent le Parti Socialiste que La France Insoumise. L’écart est donc en réalité largement moins important que celui constaté lors de la présidentielle.

Cap à bâbord, pour le PS.

Depuis une quarantaine d’années, le Parti socialiste a été marqué par des débats internes, essentiels dans le cadre des courants qui le constituent, sur la ligne politique à adopter. À de nombreuses reprises en effet, deux lignes se sont affrontées, l’une fortement marquée à gauche, l’autre beaucoup plus sociale-libérale. Sans revenir sur l’épisode du « tournant de la rigueur » en 1983, rappelons-nous par exemple à quel point le quinquennat de François Hollande avait montré au grand jour les dissensions internes entre une frange légitimiste du parti, soutenant une politique de centre gauche, et une frange de « frondeurs » critiquant la ligne du président accusé de mener une politique trop libérale. Mais qu’en est-il aujourd’hui du positionnement des Français se déclarant proches du Parti socialiste ?

Il faut le dire clairement, ces derniers se caractérisent par un positionnement profondément ancré à gauche. Cela se matérialise autant sur les questions économiques et sociales que culturelles. Ce positionnement s’adjoint par ailleurs à des valeurs très largement pro-européennes.

Les électeurs et sympathisants socialistes sont à gauche sur les questions économiques et sociales et sont profondément écologistes (beaucoup plus soi dit en passant que les communistes qui sont vent debout sur le tout nucléaire civil et par exemple aussi par la défense surannée de l’industrie outrancière telle que celle de la production de ces mastodontes de navires de tourismes qui sont de facto un non sens écologique).

Trois quarts des proches du Parti socialiste considèrent ainsi qu’il est nécessaire que le gouvernement prenne des mesures rapides et énergiques pour faire face à l’urgence environnementale, même si cela signifie de demander aux Français de modifier en profondeur leurs modes de vie.

Mais les électeurs socialistes sont aussi à gauche sur les questions culturelles et sur l’immigration.

Sur les questions liées à l’immigration, les proches du Parti socialiste montrent ainsi une ouverture plus importante que le reste de la population française. L’immense majorité d’entre-eux considèrent par exemple que réduire le nombre d’immigrés n’aurait aucune conséquence sur le nombre de chômeurs en France. Cette ouverture se constate également concernant les questions de procréation médicalement assistée ou de gestation pour autrui où nombreux sont favorables à la PMA pour les femmes célibataires et à la GPA pour les couples homosexuels.

Enfin les électeurs socialistes campent sur des valeurs pro-européennes avec un attachement profond à l’Union européenne en laquelle ils font majoritairement confiance.

Dès lors la stratégie d’alliance peut et doit poser question.

La défiance vis à vis de La France Insoumise et de la NUPES qui en est sa marionnette est importante et ne saurait être passée sous silence. Nombreux sont même ceux qui pensent que LFI est un parti qui attise les populismes et que cela peut le rendre dangereux pour la démocratie. Sans parler de la vision assez négative qu’ont les sympathisants et électeurs socialistes de la façon dont LFI agit et se comporte de bouffonneries en vindictes populistes à l’Assemblée Nationale.

La question qui s’impose est donc à gauche oui bien sûr mais avec qui et pour quoi faire ?

Militants et sympathisants du Parti socialiste sont profondément ancrés à gauche, ce qui est par ailleurs le cas de la ligne adoptée par la direction aux commandes du PS. Par contre si l’on se met à parler de stratégie alors l’on peut s’interroger, car si le positionnement foncièrement à gauche du PS peut le conduire à des alliances avec LFI, PCF et EELV, il n’en demeure pas mois que les mélanchonistes posent difficulté et que cela ne saurait se faire à n’importe quel prix.

Alors faut il s’allier à un parti avec lequel on partage un certain nombre de choses, mais pas tout loin s’en faut sur le fond mais que l’on rejette largement sur la forme, ou bien partir seul, au risque de renouveler l’expérience catastrophique de la précédente présidentielle ?

Là est la véritable question que doit trancher rapidement le Parti Socialiste pour être en ordre de marche aux élections européennes de 2024.

Il n’y a pas une gauche mais des gauches et certaines sont de facto difficilement conciliables à l’instant T, même si le PS et c’est tout à son honneur a œuvré depuis ses débuts, sans jamais faillir, à promouvoir l’unité de la gauche.

Mais l’Union doit se faire sur un programme commun de gouvernance et non sur des chimères. Le peuple de gauche est en quête d’une gauche des possibles, celle des acquis sociaux telle en 1936, 1981, 1997, 2012, pas celle des fausses espérances et des chemins tortueux.

Il y a un avenir pour la gauche des possibles, François Mitterrand disait très justement « il y a un avenir pour ceux qui croient en l’avenir »

Mais parfois pour y arriver, il faut regarder loin devant.

L’adage « il vaut mieux être seul que mal accompagné » semble de circonstance pour les européennes, car le PS n’a rien à partager ou attendre d’euro septiques !

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