Conseil lecture : « Septembre rouge », le coup d’Etat au Chili

Septembre rouge, le  coup d’état du 11 septembre 1973 au Chili aux Editions Textuel par Olivier Besancenot et Michael Löwy

« El Golpe » , le coup d’État sanglant contre la jeune démocratie chilienne élue au suffrage universel le 24 octobre 1970 était donné, il y a juste 50 ans, le 11 septembre 1973.

Les 11 septembre, décidément dates historiques.

Dans ce livre les auteurs Olivier Besancenot, cet ancien facteur, qui fut candidat de l’extrême gauche via le NPA et le philosophe marxiste Michael Löwy ont fait le choix de retracer ce moment dramatique, non pas sous la forme d’une quête historique – ce qui a déjà été fait par ailleurs – mais de celle d’un récit qui redonnerait vie aux acteurs du moment.

C’est un fait une fiction historique basée sur des faits réels.

Il ne s’agit donc pas, à proprement parler, d’un livre d’histoire mais plutôt d’un essai qui in fine a pour essence de porter un regard sur le bilan de cette période, versus naturellement, une partie de la gauche chilienne.

L’apport de cet ouvrage est de considérer les défenseurs de la démocratie au pays de Néruda, non comme des victimes, mais comme des Résistants et donc des combattants d’une cause, ici celle défendue par les auteurs.

L’ouvrage est parcellaire en ce qu’il s’attache surtout aux militants du MIR – Movimiento de Izquierda Revolucionaria – traduction littérale « Mouvement de la gauche révolutionnaire » et de la gauche à la gauche du Parti socialiste.

Ce qui fait consensus est de dire, comme le font les auteurs, que Salvador Allende et l’Unité populaire sont allés plus loin dans l’affrontement avec les classes dominantes que la plupart des gouvernements progressistes en Amérique latine.

Les auteurs s’empressent de préciser « mis à part Cuba », alors même que rappelons le qu’Allende fut élu démocratiquement alors que Cuba fut et demeure une dictature.

L’intérêt de l’ouvrage, plaisant à lire et de rappeler qu’au Chili la démocratie fut un cas unique de l’histoire du continent, comme tentative de transition vers le socialisme, sans guerre civile préalable.

Mais vient vite – trop vite – l’analyse politique, qui relève que la démocratie ne serait tolérée par les oligarchies que si elle ne menace pas leurs privilèges.

Aux auteurs d’en arriver aux interrogations, voire regrets : Allende aurait-il dû armer le peuple, distribuer des armes aux organisations populaires ? Le peuple armé aurait-il pu vaincre les forces armées chiliennes ? Et ainsi de suite.

Il s’agit donc d’un focus trotskiste loin de toute prétention universitaire qu’il ne revendique d’ailleurs absolument pas.

L’ouvrage ravira les camarades d’Olivier Besancenot bien qu’il occulte, volontairement, l’engagement au sein du Parti Socialiste de Salvador Allende s’attachant à narrer la coalition des partis de la gauche « unité populaire ». Cette « voie chilienne vers le socialisme » par des projets de nationalisations des secteurs clé de l’économie et de la réforme agraire méritait probablement d’être plus objectivement analysée.

Pour terminer sur une note historique, rappelons que le 11 septembre 1973, les forces armées factieuses assiègent Allende dans son palais présidentiel de la Moneda. Après une allocution désespérée à la radio, le Président Allende demande à ses partisans de quitter les lieux. Quelques minutes plus tard, une rafale de mitraillette retenti, le Président Allende avait 65 ans.

Un dernier mot sur le titre : « septembre rouge » référence évidente à la couleur politique mais aussi celle du sang des milliers de Chiliens qui seront torturés et assassinés par les putschistes durant les années qui suivront le drame.

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