Entretien avec Sophie Binet, secrétaire générale des cadres et techniciens UGICT-CGT

Sophie Binet, secrétaire générale de l’UGICT-CGT, l’organisation confédérale des cadres et techniciens de la CGT répond à Pau7.fr :

Pour vous cadres et techniciens quels sont parmi les critiques que vous formulez à projet de réforme des retraites ?

« Rétablissons d’abord les faits : si la réforme pénalise davantage celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui exercent les métiers les plus pénibles (les ouvriers et les employé·es) et ont des carrières incomplètes (les femmes), elle impacte aussi les cadres. »

De quelle façon cette réforme impacterait-elle les cadres ?

« Actuellement, les cadres partent en moyenne à 63 ans. Le report à 64 ans dégraderait donc aussi leur situation. De plus, pour les salarié·es du privé, la retraite a deux composantes: le régime général et le régime complémentaire Agirc-Arrco. Or, les règles de l’Agirc-Arrco obligent les salarié·es à travailler une année supplémentaire au-delà de l’âge auquel ils et elles obtiennent le taux plein dans leur régime de base, sous peine de subir un important abattement sur le montant de leur complémentaire … Les cadres sont ceux dont les niveaux de pension ont le plus pâti des réformes précédentes. Pour un cadre du privé, la pension totale représentait en moyenne 72 % de son salaire de fin de carrière au début des années 1990: elle n’est plus aujourd’hui que de 67 % »

Présenter les cadres comme épargnés par la réforme est donc totalement faux ?

« Oui et si cette réforme est injuste, c’est parce que comme les précédentes elle exonère intégralement le capital et impose toujours plus de sacrifices aux salarié·es. »

Qu’elles sont les propositions de l’UGICT-CGT ?

« Le débat doit être centré sur les possibilités de financement. Organiser un autre partage des richesses entre rémunération du capital et du travail plutôt que le partage de la pénurie entre composantes du salariat, voilà l’enjeu central d’une réforme de progrès et d’un syndicalisme de classe et de masse! »

La mobilisation doit donc continuer ?

« Oui, la CGT et donc toutes ses organisations professionnelles appelle à la poursuite et à l’élargissement de la mobilisation, partout où cela est possible, dans les entreprises, les services pour mettre en débat ses propositions avec toutes celles et ceux qui refusent l’idée d’une loi de régression sociale. Ce 31 janvier a confirmé la très grande détermination à refuser le projet du gouvernement. Rien ne justifie une réforme aussi injuste et brutale. Le gouvernement doit entendre le rejet massif de ce projet et le retirer. L’UGICT-CGT appelle tous les cadres et techniciens et plus généralement la population à se mobiliser pour la grève et la manifestation encore plus massivement mardi prochain 7 février puis samedi 11 février pour dire non à cette réforme. »

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