C’est sous une chaleur estivale que les Pyrénées accueillent la Vuelta pour une ascension inédite du Col du Tourmalet après avoir franchi sous la sueur, le Portalet, l’Aubisque et l’étroite route du Col de Spandelle.
Une étape exigeante qui rime avec un spectacle époustouflant de grimpeurs qui espèrent leur moment de gloire en se lançant dans l’estocade d’une échappée ; de puncheurs qui se rêvent après un mano a mano dantesque, les bras levés immortalisés par les photographes sur la mythique ligne d’arrivée qui marque une carrière. D’autres plus modestes et épuisés qui luttent juste pour ne pas sombrer sous les coups de banderilles que les montées à 10 % donnent à leurs cuisses, un peu plus fort à chaque tours de pédale, sans compter ceux qui espèrent « sauver les meubles » et ne pas trop dégringoler au général.
Une étape de montagne comme celle-ci forge à jamais le caractère d’un champion.
Les Hautes-Pyrénées, terre incontournable de vélo sont habituées à voir leurs bas côtés de routes en lacets envahis d’un public nombreux qui au passage des coureurs est en liesse tels ceux d’une corrida dans l’arène de la Maestranza de Séville.
Aujourd’hui les aficionados étaient bien au rendez-vous. Les amoureux de la petite reine pullulent en sueur au guidon de leur machine heureux d’atteindre le sommet. il suffisait pour s’en convaincre d’aller à leur rencontre.
Et Christian Prudhomme le Directeur du Tour de France, en passionné de la petite reine et amoureux des Hautes-Pyrénées était là avec le Président du Conseil Départemental Pélieu à suivre l’étape sur l’écran géant du podium et accueillir les vainqueurs.
Au hasard d’un virage dans la montée finale, Claudie et son mari avec leur camping car qui viennent des Charentes nous dit : « Le vélo c’est notre vie, 40 ans que nous suivons des étapes alors cette année on a une sacrée chance, le Tour, le Tour féminin et maintenant La Vuelta, nous sommes ici à 3 km de l’arrivée depuis hier et ce matin on même a eu droit à du pain frais et des croissants avec le passage du boulanger ».
Ailleurs presque au sommet un groupe d’une dizaine de cyclistes heureux de leur performance entonne des chansons populaires et agite des calicots maison sur lesquels on y lit « Allez Lenny ». « Faut encourager les jeunes, nous les jambes c’est plus ça mais on y arrive encore, la preuve on est là » nous lancent t’ils !
Sur la ligne a 2115 m, David cycliste amateur de Gironde de 29 ans est ici « dans son jardin » il a monté quatre fois le col l’année dernière côté Barrège, il vient de faire l’ascension côté Mongie « qu’il est dur de ce côté ci » nous dit il tout heureux de sa belle ascension avec l’un de ses potes.
Et puis de toute façon en langage tauromachique, « la Vuelta » c’est ce tour de piste qu’accomplit le torero avec l’assentiment et les applaudissement du public.
Jonas Vingegaard de la Jumbo-Visma dans une montée majestueuse attaquée à 8 kilomètres du sommet s’impose au Tourmalet. Se faisant Jonas Vingegaard prend la tête du classement de la montagne et endosse le maillot à poids.
La Jumbo-Visma est dominatrice.
Victime d’une terrible défaillance dès le col d’Aubisque, Remco Evenepoel a perdu aujourd’hui la Vuelta et termine très loin des meilleurs.
Et Lenny Martinez est le premier tricolore à l’arrivée, finissant à la 18e position au sommet du Tourmalet. Le grimpeur de la Groupama-FDJ concède 8’25 » au vainqueur du jour et il se retrouve désormais à la 14e place du classement général.
Après une nuit courte mais que l’on souhaite réparatrice aux organismes éprouvés, samedi sonnera le départ de la seconde étape en enclave française, cette fois ci en Pyrénées-Atlantiques à Sauveterre-de-Béarn et du retour en Navarre espagnole dans cette station de ski de fond Larra-Belagua.
« Suerte » (chance) à tous les coureurs qui filent vers Madrid qui sera, dimanche 17 septembre, le point d’orgue de cette édition 2023.
En tout cas ici vers le Tourmalet l’ambiance était de mise.
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