« Vous vaincrez (ou pas), mais vous ne convaincrez pas ».

Il y a des jours et des Lunes comme le disait Claude Lelouch au début des années 80, il y a des crêtes et des creux de vagues, des hauts et des bas, des rayons de soleils et des gouttes de pluies, des joies et des peines.

Il y a surtout des faits, des espérances et des réalités.

Il y a des comparaisons qui ne sont pas raisons. 1968 c’était il y a 55 ans, 1995 c’était il y a 28 ans. La France de 2023 n’est plus celle de 1995 et encore moins celle de 1968.

Le Président Macron n’est pas Jacques Chirac et son humanisme ni Charles de Gaulle et son pragmatisme.

En 1936 les Républicains espagnols scandaient « no passaran », on connait la suite. Etonnant d’ailleurs que ces deux mots soient restés dans le logiciel de la gauche, ils sont ceux d’une défaite. Certes d’une victoire des idées mais d’une défaite factuelle.

D’ailleurs en 1936, toujours en Espagne, à l’Université de Salamanque, l’Universitaire Miguel de Unamuno répondait au général saoulard franquiste Milan d’Estray « Vous vaincrez, parce que vous possédez plus de force brutale qu’il ne vous en faut. Mais vous ne convaincrez pas. Car, pour convaincre, il faudrait que vous persuadiez. »

Retour au réel en 2023, ils ont vaincu, la loi de réforme des retraites est là, même pas votée, non juste proclamée à coup de 49.3, cette grosse Bertha constitutionnelle, totalement anti démocratique et totalement inadaptée au passage aux forceps d’une loi de société, d’une loi de la classe dominante faite pour asservir encore un peu plus le quotidien de la vie des gens.

Peu importe, on parle de la lutte des classes, qui est là. Et qui est bien là et qui est toute l’explication à la séquence que nous traversons.

« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte de classes. » écrivait Karl Marx dans le « Manifeste du parti communiste » en 1848. 175 ans plus tard, nous en sommes au même constat, démonstration de l’exactitude de cette analyse marxiste.

Le Président Macron est un négationniste des droits sociaux. Un ultra capitaliste, post libéralisme. Ce qu’il prône, ou plutôt ce qu’il promeut c’est une société totalement ubérisée. Une forme d’anarchisme inversé, un anarchisme de droite fleuron de la vision d’une société où les travailleurs ubérisés sont les prolétaires du XXIe siècle.

Le Président Macron c’est le démantèlement de ce que représente la retraite, pour un ouvrier, un salarié, un indépendant, un artisan : une lueur de douceur et d’espoir après une vie de labeur, de contraintes, de lever tôt, de pénibilité. Et les exosquelettes d’une marionnette perroquet gouvernemental n’y changeront jamais rien.

Le Président Macron c’est une vision juste financière sans une once d’humanité avec pour le coup, une conscience de classe forte et séculaire, les dominants doivent faire marcher au pas les dominés.

En latin « dominare », c’est exercer la souveraineté, celle du maître, du « dominus ». Le droit romain connaît le « dominium », propriété des choses, et « la potestas dominica », pouvoir du maître sur l’esclave.

Rêve de tous les capitalistes effrénés transmis de génération en génération et qui ne les quitta jamais.

« Ils s’en prendront aux retraites, à la santé, à la Sécurité sociale, car ceux qui possèdent beaucoup veulent toujours posséder plus et les assurances privées attendent de faire main basse sur le pactole. Vous vous battrez le dos au mur. » nous avait averti en son temps le Président François Mitterrand fin érudit de l’histoire sociale.

Alors aujourd’hui, peu importe le discours lénifiant, lancinant, froid d’un jésuite président.

Passons à autre chose nous disent-ils en coeur. A quoi ? Probablement dans leurs petits papiers et rêves maudits au démantèlement de la semaine de 35 heures, pourquoi pas de la cinquième semaine de congés payés à y être puis aussi à la privatisation de la Sécurité Sociale et à l’arrivée des fonds de pensions américains qui sont sur les starting blocs.

Alors recul ou pas ?

C’est toute la question.

Ce qui est sûr c’est que la mobilisation, depuis le début, est insuffisante. Certes elle est remarquable, mais elle est insuffisante. Un rapport de force se créée et se maintien à un haut niveau, pas à coup de butoir ici et là et de temps à autre.

Alors si cela se maintient ainsi, le Gouvernement aura gagné une bataille, une immense bataille. En aurons nous pour autant perdu la guerre ? Bien malin celui qui pourrait affirmer aujourd’hui.

Le retrait de la réforme, peu probable à cette heure. Le Président, psycho rigide, sans empathie, détestant même le peuple, ne reviendra pas en arrière, il veut craner et pouvoir dire lors des pompeux diners du G.20 « vous voyez comment j’ai tenu bon, comment je les ai eu… »

Il ne reviendra pas en arrière, sauf si la « vox populi »…

Le Président, est occupé par ses fonctions régaliennes dont la réception du Roi Charles d’Angleterre à Versailles dès lundi ! Quelle symbolique, quelle arrogance, quel pied de nez à nous les roturiers.

Ah si la mobilisation se renforçait, mais elle est tellement muselée par les forces de l’Intérieur.

Ah si la jeunesse descendait réellement et massivement dans la rue, à savoir toutes les Universités boquées, nous n’en sommes pas là, pas encore.

Alors, nous allons probablement courber l’échine, une fois de plus, une fois de trop ou pas tant la colère sourde qui couve chez tout un chacun est immense dans notre pays.

Une colère dont une étincelle provoquera probablement une explosion sociale, voire même, lâchons le mot, une Révolution.

Alors quid de cette étincelle ?

Dans ces moments, tout peut arriver, surtout avec les voltigeurs de Pasqua remis au goût du jour au bénéfice de la répression des gillets jaunes en 2019.

Et méfions nous, tous collectivement, la République ce n’est pas toujours, pas de facto la démocratie.

Regardons autour de nous dans le monde ces Républiques ci et là, qui ne sont pas toutes des démocraties.

Et puis la prise de conscience de la jeunesse sur les enjeux environnementaux et écologistes ne se satisfera pas de discours à l’emporte pièce et d’eau tiède. Ces enjeux que la jeunesse est en train de prendre à bras le corps, nulle part dans le monde, aucun Etat n’en a réelle conscience.

A suivre donc.

Une certitude en tout cas, le peuple de gauche ne s’y fera plus prendre et ne votera plus jamais à défaut et contre un péril plus grave.

Finalement ce slogan de 68 « élections piège à cons » n’a pas pris une ride.

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