Orion du nom de cette constellation dont le nom remonte à la Grèce antique. Dans la mythologie, Orion y est dépeint comme un chasseur orgueilleux qui n’a peur de rien. C’est le nom qu’ont choisi nos Armées pour nommer un exercice militaire de très grande ampleur qui se déroule sur 14 départements du Sud de la France et qui mobilise les trois armes terre – air et espace et mer, dans le cadre d’une simulation de ce que l’on nomme pudiquement un combat de grande intensité, c’est à dire la guerre.
Cet exercice est d’une ampleur inédite et à débuté le 23 février pour s’étaler jusqu’au 11 mars.
Comme on le dit la locution latine « Si vis parcem, para bellum« (Si tu veux la paix, prépare la guerre)
7000 soldats essentiellement français mais aussi espagnols, britanniques et même américains qui vont simuler un débarquement naval à Sète et aéroporté à Castres-Labruguière.
Hier les A400 M de l’Armée de l’Air et de l’Espace n’avait de cesse de dégorger des sticks de parachutistes sur le terrain militaire du Causse à Castres-Labruguière.
Orion se veut le plus près de conditions réelles. Il se déroule dans un pays fictif appelé « Arnland » en proie à un coup d’état orchestré par des miliciens appuyés par un Etat hostile nommé « Mercure ».
Le porte avions « Charles-de-Gaulle » ainsi qu’une vingtaine de bâtiments de surface et sous-marins sont engagés, outre deux porte-hélicoptères.
Plus d’un millier de véhicules terrestres de tous types seront aussi présents.
Cette manœuvre inter armées est en préparation depuis 2020 mais elle a été toutefois « musclé » par l’état major après l’attaque de l’Ukraine par la Russie.
De mémoire d’officier supérieur nous n’avons jamais fait un exercice d’une telle ampleur sur une aussi longue durée déclare le Général Yves Métayer en charge de l’opération.
Situation le plus près du réel précisions nous, ainsi l’ennemi sera doté d’un état-major autonome qui prendra ses décisions in-situ en fonction de l’avancée de ses troupes et non selon un scénario pré établi.
Toutes nos unités des trois armes mais aussi du Service de Santé des Armées sont engagées dans cet exercice.
Le 1er RTP de Cugnaux en Haute-Garonne dont la mission est d’appuyer et d’amener au sol des soldats et du matériel, spécialiste de la livraison par air sur zones hostiles ou bases d’approvisionnement joue pleinement son rôle dans cette contre attaque.
Les troupes basées sur nos terres et notamment le 5ème RHP Palois, unité de l’aviation légère (ALAT) de l’Armée de Terre avec ses hélicoptères de combat mais aussi les artilleurs tarbais du 35ème RAP et les hussards du 1er RHP, échelon blinté de l’urgence de l’Armée de Terre sont de la partie, le tout sous le commandement de la 11ème Brigade Parachutiste.
Orion ressemble à la guerre et tient compte de l’état élevé des menaces internationales. Durcir l’entraînement des soldats pour les préparer au mieux à l’hypothèse d’un affrontement est l’enjeu. Car en Afghanistan ou au Mali nos militaires n’avait à craindre ni les défenses sol-air ni de l’artillerie. Leur danger certes meurtrier était simplement celui d’embuscades qui n’avait in fine aucun effet sur l’unité en présence, sinon sur son moral, mais pas sur sa capacité opérationnelle. Il en va autrement dans l’hypothèse Orion.
Ce débarquement dans notre Sud-Ouest impressionnait sera lui-même suivi en avril/mai d’un engagement de 12.000 militaires en Champagne, soit une division déployée sur un front de 50 km de longueur et 200 de profondeur.
Quand l’on parle d’Orion, l’on parle de 35 millions d’euros environ, mais c’est le prix d’une préparation efficace à toute éventualité.
Se déployer rapidement face à cet Etat hostile « Mercure » doté de l’arme nucléaire et établir une tête de pont à Sète sera l’enjeu de cette phase d’Orion23.
Comme l’on dit dans le monde de la littérature ou du cinéma : « Toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant existé ne serait que pure coïncidence » !
« Par le ciel, partout, pour tous » sera ces jours ci, plus que jamais, une évidence.
Photo : Ministère des Armées
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