La Saint Valentin, cette fête subversive devenue normative

Tous les ans, c’est la même rengaine : à l’approche du 14 février fleurissent les publicités autour de celui que l’on appelle communément, le jour des amoureux, la Saint Valentin, le saint patron des amoureux. Ce prêtre romain emprisonné serait tombé sous le charme de la fille de son geôlier, alors qu’il attendait son exécution, et aurait échangé avec elle des mots d’amour signés « Ton Valentin ». Et le fameux prêtre d’être exécuté un 14 février.

Mais tout cela c’est la légende.

Si l’on recherche l’origine la plus plausible de la fête de la Saint-Valentin on retrouve en réalité une célébration libertine, les Lupercales romaines, tradition religieuse païenne durant laquelle hommes parcouraient la ville et fouettaient les femmes sur le ventre avec des lanières de cuir pour les rendre fertiles. Ces célébrations s’achevant souvent par des beuveries et les chrétiens cherchèrent à y mettre bon ordre.

Au Vème siècle, le pape entreprend de contrer les Lupercales en mettant en place une fête de purification de la Vierge le 2 février, qui deviendra la Chandeleur, puis une fête de l’amour spirituel la veille des Lupercales, que l’on célèbre le 14 février.

Puis au Moyen-Age, plusieurs carnavals, notamment amoureux, prennent place au mois de février. Le carnaval est une inversion de l’ordre social, un rituel de célébration, un jour de fête où tout est possible et les hommes se déguisent en ours et chassent les femmes.

Il faut attendre le XVème siècle pour que la Saint-Valentin prenne un tournant poétique et verse dans l’amour courtois. Ce tournant est initié en France puis gagne l’Angleterre, où se développe une tradition de poèmes et de dessins d’amour, puis de cartes. » En 1840, ces cartes anglaises gagnent les Etats-Unis et rencontrent instantanément un immense succès, au moment où la jeune nation cherche des célébrations nouvelles.

La tradition de la Saint-Valentin, va revenir en France pendant la Seconde Guerre mondiale, grâce aux soldats américains qui vantent les mérites de cette fête pour séduire les Françaises, en leur achetant des fleurs et des cadeaux.

Et l’intérêt commercial de la fête n’échappe pas aux fleuristes, papetiers et chocolatiers, mais les années 1950, encore très traditionnelles du point de vue des mœurs, ne sont guère propices à la séduction.

Paradoxalement, la Saint-Valentin, qui a toujours été une fête subversive, est donc devenue après 68 une célébration normative du couple bourgeois.

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