Voici donc la nouvelle rubrique « photo » qui paraîtra chaque vendredi et qui s’intitule MAP, pour mise au point dans le jargon photographique.
L’idée de cette rubrique sera de vous livrer une photo de ma photothèque et d’essayer d’en faire un commentaire et une autocritique autour de quelques tuyaux ou conseils photos.
Pour commencer, mon choix de la première photo se porte sur une image que j’ai pris en mai 2022 au Classic Grand Prix de Pau c’est à dire le grand prix des anciennes.
Nous sommes là sur le paddock, le ciel est gris monochrome, ce qui a un avantage de ne pas avoir de soucis d’ombres ou de contre jour, et la photo est prise avec un « vieux » boitier Canon 5D mark II et un objectif Canon de 100mm. Pour rappel le Canon 5D mk II est équipé d’un capteur de 21 Mpix.
La photo est prise en fichier JPEG, c’est à dire déjà traitée par le boitier et non en fichier RAW qui nécessite un post traitement et donc un logiciel ad-hoc.
L’idée et de montrer que l’on peut obtenir une excellente image, au niveau qualitatif, en fichier JPEG et qu’il y a une forme de snobisme à ne vouloir travailler qu’en RAW, ce qui peut être utile néanmoins pour définir un ciel nuageux etc.
L’image est prise à une sensibilité de 640 ISO au 1/1600° de seconde et avec une ouverture maximale de f 2.0.
Le choix de la vitesse et de l’ouverture ne sont pas un hasard.
La vitesse pour permettre si une voiture est en mouvent à l’arrivée ou au départ, de ne pas être flou mais l’essentiel n’est pas là car ici les voitures sont statiques ou roulent au pas, non l’essentiel dans cette image est dans l’ouverture choisie de f 2.0, ouverture maximale pour cet objectif afin de permettre de focaliser la fameuse MAP sur la Lotus verte n° 18 et d’avoir le premier plan et l’arrière plan avec le commissaire de course en orange floue.
En photo cela s’appelle le bokek. C’est le terme technique utilisé qui caractérise le flou d’arrière-plan ou d’avant-plan ou bien encore des deux comme ici. Ce dernier est obtenu en utilisant une grande ouverture du diaphragme, la plus grande permise par l’objectif parfois 2.8, parfois comme ici 2.0, parfois 1.8 voire 1.4 et exceptionnellement avec des objectifs de haut de gamme 1.2 voire moins.
Pour cette image, la mise au point a été faite sur le pneu arrière droit, qui est le « point zéro » de la MAP et le floue s’articule progressivement autour.
Ce fameux bokek vous ne l’obtiendrez pas avec un téléphone aussi performant soit-il, sauf en post traitement logiciel éventuellement, car pour avoir du bokek il faut avoir un grand capteur, ici « full-frame », en français « plein format », c’est à dire 24 x 36 mm, taille des capteurs pleins formats des appareils numériques en référence aux films argentiques de cette dimension.
Avec un capteur APSC c’est à dire environ 23 x 14 mm vous aurez du mal à obtenir du bokek sauf pour un plan très rapproché net, généralement inférieur à 1 mètre, et un plan éloigné floue. Il en sera de même et encore plus difficile avec un capteur micro 4/3 qui font 13 x 17,3 mm et ne parlons pas du smartphone dont le capteur lilliputien mesure en moyenne environ 6 x 4 mm.
Pour autant cette image est elle parfaite ?
En photo la notion de belle image ou non est extrêmement relative et subjective, comme en tout art.
Cette photo est réussie techniquement, du moins par rapport au but recherché expliqué ci dessus d’avoir la Lotus n° 18 nette avec les nervures de son pneu arrière droit détaillée.
Pour autant, le commissaire de course tient son drapeau à la main, la voiture verte en premier plan donne « vie » au cliché, mais il eût été mieux que la Lotus n°18 soit un peu mois avancée, ce qui d’une part aurait comblé l’image sur la gauche et surtout aurait eu la roue avant droite entièrement visible et non cachée par le casque du pilote de la voiture de premier plan.
Alors qu’aurait il fallu faire pour avoir « la bonne image » : déclencher une fraction de seconde plus tôt, car la Lotus n° 18 roule au pas quittant le paddock pour rejoindre son atelier. Pour ce faire et éviter le hasard il eut fallu avoir une motorisation et un déclenchement en rafale ce que les appareils récents permettent avec leur mémoire tampon intégrée.
Mais au final, je l’aime bien cette photo et vous qu’en pensez vous ?
A lire vous commentaires donc, merci.
photo droits réservés Alain Mila
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