Armons l’Ukraine et ne réitérons pas à nouveau les erreurs de certains en 1936 – 1939.

Photo Robert CAPA, extraite de son livre d'images "la mort en marche" publié en 1938

Armons l’Ukraine et ne réitérons pas à nouveau les erreurs de certains en 1936 – 1939.

Bien sûr que la paix est l’idéal impérieux à atteindre, mais face au fascisme de Poutine, agresseur, ne pas soutenir y compris d’évidence militairement l’Ukraine, c’est abandonner son peuple et c’est abandonner l’Europe au fascisme, c’est être complice par abstention.

Revenons sur le rôle des intellectuels français lors de la guerre d’Espagne qui fut une guerre mois civile que l’on ne le dit. Leurs engagements, leurs valeurs, leurs formes d’expression.

Les intellectuels français, au sens large du terme c’est à dire les écrivains, journalistes, artistes, réalisateurs, acteurs…, se sont passionnés et déchirés lors de la guerre civile espagnole.

Pour nombre d’entre eux cela s’est traduit par un engagement d’une ferveur incroyable et inédite, les conduisant, pour quelques uns même à prendre les armes.

Les intellectuels de gauche sont les premiers à s’engager en faveur de l’Espagne républicaine, au nom de l’antifascisme et de la défenses des libertés.

« Il n’y a plus de Pyrénées » lance André Wurmser, écrivain, journaliste (à l’Humanité entre 1954 et 1984), réclamant « des avions et des canons pour l’Espagne ».

Certains intellectuels choisissent même de prendre les armes et de rejoindre les troupes républicaines ou les Brigades internationales tel André Malraux, à la tête de l’escadrille España.

Bien plus nombreux sont les  intellectuels qui firent eux aussi le choix, sous d’autres formes, de  soutenir la République espagnole  tels René Char, Jacques Prévert, Louis Aragon, Elsa Triolet, Robert Desnos, Paul Eluard,…

Tous les moyens de mobilisation sont largement utilisés : pétitions, comités de soutien, meetings unitaires, appels à souscriptions, livres de témoignages….

Les journalistes ne sont pas en reste et rendent compte, selon leurs sensibilités politiques, de l’évolution de la situation politique et militaire de l’autre côté des Pyrénées.

Certains des grands écrivains deviennent des « reporters de presse »

Tous les médias et les formes d’expression artistique sont utilisés pendant le conflit. Certains artistes et leurs œuvres sont à jamais liés à l’histoire et à la mémoire de la guerre civile espagnole. André Malraux avec l’Espoir l’un de ses meilleurs romans, tout comme George Orwell, Ernest Hemingway, Arthur Koestler ou Georges Bernanos.

Robert Capa ou Henri Cartier-Bresson marquent en Espagne l’histoire de la photographie et du documentaire.

Pablo Picasso remporte la bataille artistique avec son Guernica.

Pour « les intellectuels de gauche », il importe de défendre la République espagnole et le gouvernement démocratiquement élu del Frente Popular face à la rébellion et à la sédition fasciste de Franco.

Si la gauche est d’abord unie dans les semaines qui suivent le Pronunciamentio de Franco, le consensus antifasciste se fissure rapidement.

L’unanimité est rompue en raison de la politique de non-intervention décidée par Léon Blum.

Ils sont nombreux à gauche, et d’abord parmi les intellectuels communistes, à condamner la non-intervention et à réclamer au plus vite un engagement réel du Front populaire aux côtés des républicains.

La décision prise par Léon Blum divise aussi les rangs des socialistes français.

La gauche française n’aura de cesse de se déchirer ensuite pendant toute la période 1936-1369.

Les partisans de la révolution sociale s’opposent à ceux de la victoire et ces derniers sont aussi en désaccord avec les pacifistes convaincus.

Les mois passent et après l’échec de la contre-offensive républicaine lors de la bataille de l’Ebre en août 1938, l’issue du conflit ne fait bientôt plus de doute.

La presse et les intellectuels français accordent de moins en moins d’attention à la guerre civile espagnole. En effet, les tensions se multiplient en Europe centrale. La crise de Munich mobilise l’attention de l’opinion publique.

Le pacifisme intégral trouve de plus en plus d’écho en France et Franco a l’habilité de proclamer la neutralité de l’Espagne en cas de conflit européen.

C’est dorénavant l’Allemagne hitlérienne qui suscite toutes les inquiétudes.

En février 1939, les troupes républicaines sont vaincues en Catalogne, les armées franquistes triomphent.

Le 27 février 1939, les gouvernements français et britanniques reconnaissent officiellement le régime de Franco.

Le maréchal Pétain est nommé ambassadeur de France en Espagne.

Des milliers de combattants républicains et de civils traversent les Pyrénées.

La gauche dénonce les conditions indignes dans lesquelles la République française accueille les réfugiés espagnols de la Retirada.

Les intellectuels tentent d’organiser l’entraide. A l’extrême droite, les réfugiés sont qualifiés « d’indésirables » et « d’espagnols de merde ».

Aujourd’hui ne réitérons pas avec l’Ukraine les mêmes erreurs, soyons forts et fermes face à Moscou.

Alain Mila

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