Partout en France, cette dixième journée de manifestations, qui ne fait que commencer, le cortège parisien ne s’élancera que traditionnellement cet après midi est déjà un succès.
Partout en France, ce matin déjà et à nouveau, le peuple déferle dans les rues et les jeunes lycées, travailleurs et étudiants le rejoignent massivement à tel point qu’il plane un air de mai/juin 68 en cette fin de mois de mars 2023.
Les slogans s’affirment aussi. D’un « gentillet » non à la réforme des retraites du début, il y a onze semaines à non au coup de force du 49.3 et oui à la dissolution s’entonnent désormais dans les cortèges des « Macron démission ».
L’Elysée et l’exécutif se murent dans un isolement et un mutisme inquiétant ou bien dans des déclarations provocatrices, n’apportant in fine strictement aucune réponse politique à la crise et se contentant de mettre en œuvre une répression sans merci, qui inquiète bien au delà des frontières de l’hexagone et notamment au niveau des plus hautes instances européennes.
Qui est le Président de la République, que nous pensions connaître après cinq années, parfois déjà tumultueuses d’un premier mandant ?
Son entourage laisse de plus en plus fuiter qu’il est obnubilé par la trace qu’il laissera dans l’histoire. Obnubilé, le mot est lâché, lourd de sens.
Jusqu’à où est il prêt à aller ?
La Révolution ? 2023 succéderait à 1789 dans les livres d’histoire ?
Sacrée trace en l’occurrence.
Mais cessons la politique fiction et revenons au réel.
A cette heure, des échanges que j’ai pu avoir avec divers « vieux routiers » de la politique, de tous bords, aucun, strictement aucun n’est en mesure de répondre à une question simple « vers où allons nous ? ». Tout au contraire tous, ont la même réponse et livrent les uns d’un ton laconique, les autres enthousiastes et enfin les derniers inquiets « absolument toutes les hypothèses sont ouvertes ».
Et du ministre Veran à cet instant de faire savoir que le Président refuse suspension de la réforme et médiation comme suggérés par les leaders syndicaux Bergé et Martinez ce matin même.
Quelles sont ces hypothèses, toutes, absolument toutes :
– du changement de premier Ministre, cela ne suffirait pas d’évidence,
– de la dissolution de l’Assemblée Nationale, sans toucher la loi, non plus,
– d’un moratoire de la loi, cela ne suffirait pas,
– du retrait de la loi, total et définitif probablement,
– de la démission du Président, nous n’en sommes pas encore là de la crise, mais toutes les hypothèses sont ouvertes, nous ne le répétons que trop.
Puissions nous éviter un ou des morts, sachant que déjà deux manifestants des champs à Sainte Soline de ce week-end sont dans le coma avec un pronostic vital engagé. Les chaînes de désinformation continue nous disent, l’un d’entre eux, toulousain, est fiché S. Fiché S, ce sac à tout mettre, pas un terroriste, non un gauchiste. Et alors, cela légitime t’il que l’on souhaite le faire taire et l’anéantir ? Poser la question c’est évidemment en donner la réponse.
Crise obsessionnelle dangereuse ?
La Constitution de la Vème République est bien faite, mais elle n’envisage absolument pas la situation de la démence, à l’inverse de la Constitution des Etats Unis d’Amérique qui offre une issue à cette possibilité.
Qui est le Président de la République ? Question qui revient de plus en plus à toutes les lèvres. Un homme bercé de certitudes auquel le doute est étranger ? Un souverain qui n’aime pas ses sujets, pardon un Président élu par défaut au suffrage universel direct qui n’aime pas les français ?
En tout cas il serait grand temps, un jour prochain, de revenir sur l’élection directe au suffrage universel à remplacer par une élection du Parlement réuni en Congrès ou toute autre modalité à inventer.
Bref, sinon les chiffres qui tombent de la mobilisation sont :
Pau : 11.000
Bayonne : 13.000
Tarbes : 15.000
Ami, entends tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme !
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