Entretien avec Mazarine M. Pingeot

Entretien avec Mazarine M. Pingeot

Il faut avoir lu « lettres à Anne (1962-1995) », de François Mitterrand pour comprendre l’intensité de la passion qui unissait ces deux êtres.

Mazarine Mitterrand Pingeot, professeur agrégée de philosophie et docteur en philosophie actuellement PRAG à l’Université de Paris-VIII a eu l’amabilité d’accepter un entretien avec Alain Mila éditorialiste pour Pau7.fr

Quel regard sur la société d’aujourd’hui avez-vous ?

Vaste question ! C’est une société en crise, incontestablement, mais ce constant, cela fait maintenant un certain temps qu’on le fait, aussi cela n’a rien de très original ! Je dirai pour être plus précise que la gauche est en crise et qu’elle a un gros chantier devant elle pour reconstruire une pensée sociale autour du travail et de la solidarité, de la justice sociale et de l’égalité.

Nous avons un peu oublié nos fondamentaux en cours de route… Mais c’est une belle et grande perspective que de reconstruire une pensée de gauche qui inclue l’écologie, et qui reparte à la fois du terrain et des territoires. C’est aussi cela que l’écologie nous oblige à faire: les urbains n’ont pas le monopole des réponses ni des questions; pourtant ils continuent de décider de l’agenda politique et écologique.

Par ailleurs, je trouve que les jeunes sont à la fois très mobilisés par des combats comme la sauvegarde de la planète ou le féminisme, mais bizarrement sans passer par l’engagement politique. J’aimerais qu’ils renouent avec pour passer de la contestation et de l’idéalisme à l’action. Mais je crois beaucoup en eux !

Depuis votre « premier roman » publié chez Julliard en 1998, vous avez écris pléthore d’ouvrages aussi nourris et passionnants les uns que les autres où vous abordez notamment souvent les thèmes de la famille et de l’enfance, je pense pèle mêle entre autre à « ils m’ont dit que j’étais » , « bon petit soldat »… Avec le recul quel message avez vous voulu finalement transmettre ?

Je n’écris pas pour faire passer des messages, même si mes livres sont toujours traversés par les mêmes questionnements autour du rapport au secret dans la famille mais aussi et surtout dans la société; de la violence et de la transmission. Ce qui m’’a toujours importé est d’articuler la dimension collective et sociale à la dimension individuelle. La question de la violence sourde m’a toujours beaucoup intéressée. Mais je n’apporte pas de réponses, j’essaie de poser les problèmes dans leur complexité, c’’est la tâche du romancier, on n’attend pas de lui qu’il donne des leçons. 

Des projets littéraires ou autres d’ailleurs ? 

 J’ai un livre en préparation pour la rentrée littéraire de septembre, ce sera un roman. Je suis également en train d’écrire deux livres de philosophie, l’un « académique » (presque fini), l’’autre peut-être plus sous la forme de l’essai, mais je n’ai pas assez avancé pour en parler. Sinon il y aura aussi une pièce de théâtre co-écrite avec ma cousine qui la met en scène, sur Juliette Greco. Elle va d’abord tourner à Toulouse puis dans d’autres villes avant d’arriver à Paris en janvier 2024. 

Être la fille de l’un des grands hommes du XXème siècle, cela oblige t’il ? 

Bien sûr, être la fille de mon père « oblige », par respect, par amour pour lui.

Pour autant, cela ne m’empêche pas (ou plus) de me sentir assez libre (y compris de dire n’importe quoi! 🙂 )

Le mot de la fin de cet entretien, qu’aimeriez vous dire à nos lecteurs ?

le mot de la fin? C’est un peu trop définitif ! Continuez à lire, à discuter, à débattre, à faire vivre la démocratie et la culture !

Oh bonjour 👋
Ravi de vous rencontrer.

Inscrivez-vous pour recevoir les #Alertes de Pau7.fr

Nous ne spammons pas ! Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link] pour plus d’informations.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*