Economie : en finir avec le spectre du « péril vieux » en quelques chiffres objectifs !

Soyons dans l’air du temps, parlons retraite, mais parlons en sous le prisme de l’économie, et de chiffres simples, objectifs et incontestables et cela sans même parler de ce qui fâche et oppose les uns et les autres à savoir les modalités de financement, impôts sur la fortune ou autre taxation de profits ou non.

En 2022 la France comptait 18 millions de personnes de 60 ans et plus soit 27 % de la population totale.

La part des plus de 65 ans est de 21 % ce qui permet là de mesurer qu’il y a des décès importants entre 60 et 65 ans et que prendre la retraite à 60, 62 ou 64 ans ce n’est pas factuellement la même chose, étant précisé que la notion d’espérance de vie ne reste qu’une moyenne purement statistique d’un lisage générationnel.

Le nombre de français de plus de 75 ans est quant à lui de 6,7 millions soit 10 % de la population.

Le nombre de séniors, quel que soit l’âge auquel l’on positionne le curseur devrait théoriquement s’accroître dans les décennies à venir, si les modélisations ne s’égarent pas, ce qui est toujours possible, face par exemple à une pandémie, comme nous en avons eu un avertissement avec la COVID.19.

Mais dans le même temps, le taux de natalité diminue et il devrait y avoir un inversement de la courbe naissances/décès d’ici 2035.

Le nombre d’actifs cotisants pour des retraités diminue et diminuera donc mécaniquement et inexorablement.

En 2021 selon l’INSEE il y avait 17 millions de retraités et 28 millions d’actifs cotisants soit un ratio d’environ 1,5 cotisant pour 1 pensionné alors qu’il y en avait effectivement 2,6 en 1981. Et la situation va aller en se réduisant pour probablement se figer autour de 1 / 1,2.

Si l’on en reste là, le recul d’âge de départ à la retraite semble être un « mal nécessaire ».

Pourtant ce serait avoir là une vision borgne, très partiale et imparfaite de la réalité économique. Et tirer une conclusion d’une équation incomplète ne saurait donner, quelque soit le chemin que l’on emprunte, un résultat exact.

Et cette variable manquante est tout simplement celle des gains de productivités, enregistrés par la statistique publique qui varient en France invariablement selon les années entre 5 et 6%. Cela signifie donc – il faut penser à faire le calcul non fois X mais chaque année avec la nouvelle valeur – qu’au bout de 12  années, un salarié produit, en une heure de travail, deux fois plus !

Donc depuis le passage de la retraite à 60 ans en 1982 la productivité a été augmentée mécaniquement grâce à l’évolution des technologies entre 3 et 3,5 fois et cela devrait probablement s’accélérer dans les 15 années à venir avec l’essor phénoménal du numérique.

Cela se mesure facilement avec un index différent mais tout aussi précis que celui de la lecture du PIB c’est à dire de la richesse nationale, qui était de 588 milliards d’Euros en 1982 au moment du passage de l’âge de départ à 60 ans avec 37,5 annuités et qui fut en 2022 nonobstant les crises multiples – COVID, guerre… – de 3.140 milliards d’Euros, soit 5,3 fois plus de richesses depuis 1982 alors même que l’âge de départ est passé à 62 ans avec 42 annuités, ce qui ne fait qu’accroître encore le ratio.

Et l’on pourrait faire cette comparaison avec 2010, date du passage de l’âge de départ à la retraite où le PIB était de 2.065 milliards de dollars, soit 1,5 fois plus en 12 ans.

Ce projet de réforme présenté par le Gouvernement n’est donc pas dicté par une nécessité impérieuse économique mais est un simple choix de société, celui du travailler plus – d’ailleurs sans gagner plus c’est donc encore plus libéral que sous le mandat de Nicolas Sarkozy -.

Et si l’on raisonne de façon pragmatique, l’on ne peut pas faire un choix de société au « coupe coupe » sans véritable débat avec les corps intermédiaires et ensuite sans un sérieux débat parlementaire.

Un choix de société, c’est à dire de vie quotidienne, qui impacterait, la santé, l’économie des voyagistes, restaurateurs et hôteliers, l’économie de la garde des petits-enfants, l’économie sociale et associative du bénévolat, bref qui impacterait l’individu en tant que tel mais aussi l’individu en tant qu’appartenance à un groupe, celui de la nation, nécessite un débat qui doit être aussi philosophique et sociologique et ne peut se satisfaire de l’article 47.1 voire 49.3 de la Constitution.

Pourquoi des « énarques » n’arrivent ils pas à poser l’équation de cette manière là, simplement ?  Sont-ils à tel point détaché des réalités du « monde du travail » ? Sont-ils à tel point animés par une idéologie libérale néo thatchérienne où l’asservissement au travail devient une obsession ? Le libéralisme mondialisé à t’il perdu pied à ce point, devenant une pieuvre avide du toujours plus de profit à se risquer d’en mettre la cohésion et l’unité nationale à feu et à sang ?

En tout cas, il faut en finir avec le spectre du « péril vieux » qui n’est qu’un mirage.

 

 

 

Oh bonjour 👋
Ravi de vous rencontrer.

Inscrivez-vous pour recevoir les #Alertes de Pau7.fr

Nous ne spammons pas ! Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link] pour plus d’informations.

Laisser un commentaire