Ils étaient 14.000 à arpenter les rues de Pau le 19 janvier dernier, lors de la première grande journée de grève contre la réforme des retraites et le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans.
De mémoire unanime de palois, une telle marée humaine ne s’était pas vue dans les rues du centre ville depuis les grandes grèves de 1995 contre le plan Juppé et les plus anciens parlaient même de leurs souvenirs émus de 1968.
Demain mardi 31 janvier 2023 l’objectif des syndicats et de faire encore plus. Ils étaient entre 1,2 et 2,3 millions selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur ou ceux des organisateurs la dernière fois en France.
A Pau comme partout ailleurs, de nombreux secteurs ont déposé des appels : fonction publique, énergie, transports publics, routiers, agroalimentaire, commerce etc.
Mais aussi peut être fait nouveau les organisations lycéennes et étudiantes se lancent dans la bataille. Universités, IUT, lycées, tout ce que le monde de la jeunesse connaît voit débats et assemblées générales se multiplier en vue de la grande journée de mardi.
Tous veulent unir et fédérer un grand NON à cette réforme jugée injuste et inopportune au sortir de trois ans de restrictions dues à la pandémie du COVID et à la guerre ci et là dont en Ukraine qui menace un embrasement de toute l’Europe.
Alors la grande question est de savoir si les inquiétudes vont s’agréger pour faire de cette mobilisation une date qui va marquer les esprits et rester dans l’histoire des luttes en France comme l’une des plus fortes de ce quart du XXIème siècle ?
La première Ministre dans une intervention sur notre confrère France Info dimanche disait que le report de l’âge de départ à 64 ans n’est pas négociable. Cela tombe bien leurs répondent les syndicats en cœur, car « nous ne voulons pas négocier, c’est le retrait de la réforme ou bien le blocage du pays ».
Le bras de fer continue donc.
Demain le Béarn comme la France en son entier va fonctionner au ralenti, baisse de production énergétique, les transports de passagers seront eux aussi fortement impactés, transports urbains mais aussi le réseau SNCF avec prévu dans la région 1 TGV INOUI sur 3 quand aux transports régionaux, les TER, il y en aura très peu voire pas du tout en Pyrénées-Atlantiques.
Le mardi noir pour les transports et l’activité économique va t’il se transformer par un mardi rouge d’une vague humaine qui entend bien défendre les « acquis » sociaux, certains revendiquent même le retour de la retraite à 60 ans.
En 1968 la jeunesse criait « sous les pavés la plage », cette jeunesse d’hier forme les retraités d’aujourd’hui qui selon les derniers sondages sont eux aussi solidaires avec leurs enfants et petits-enfants, actifs d’aujourd’hui et donc nombreux participerons demains aux marches. Sur les calicots de 2023 l’on lit pèle mêle « augmentez les salaires par l’âge de départ à la retraite » ou encore « ma pancarte est pourrie, ta réforme aussi »….
Ce qui est certain c’est que le projet de loi qui arrive ce lundi matin devant l’Assemblée Nationale, arrive devant une majorité présidentielle fragmentée et affaiblie ou tel un billard à trois bande, chaque groupe parlementaire de la majorité ou soutien de celle-ci va réfléchir à ses lendemains plutôt qu’à se sacrifier pour une réforme dont sept à huit français sur dix et même neuf actifs sur dix ne veulent pas.